Tout savoir sur René Quinton

René Quinton est un biologiste, naturaliste et physiologiste Français, né le 15 décembre 1866 dans la commune de Chaumes-en-Brie de Marie Amyot et de Paul Quinton, médecin et maire de Chaumes. Il s’est éteint le 9 juillet 1925 à Paris à l’âge de 59 ans.

Après l’obtention de son baccalauréat de sciences et de lettres au lycée Chaptal à Paris, René Quinton, inspiré par Flaubert, se consacre pendant quelques années à la littérature en écrivant des romans et des pièces de théâtre. A 22 ans, il entreprend des voyages dans des pays du pourtour méditerranéen suite auxquels il revient à Paris pour faire des études en géologie, paléontologie et biologie au Museum d’histoire naturelle.

 

Tout a commencé avec une vipère

René Quinton était quelqu’un de très intrigué par le mystère des origines de la vie humaine. Un jour de 1895, en observant une vipère engourdie par le froid qu’il exposera par la suite à la chaleur, il trouve le fil rouge de sa pensée scientifique qui deviendra « la loi de la constance thermique ». Celle-ci stipule qu’il existe une température optimale pour que l’activité vitale cellulaire s’exprime au maximum. Son raisonnement est simple, si le reptile retrouve son activité normale sous l’effet de la chaleur, c’est qu’il s’agit d’une espèce apparue sur terre quand la température de celle-ci était élevée et constante. 

En approfondissant sa pensée avec des recherches, René Quinton constate que la température dégagée par la terre au moment de la création de la vie était de 44°C. Mais au fil du temps, avec le refroidissement progressif du globe terrestre à partir de ses pôles, de nouvelles espèces sont apparues avec un pouvoir calorifique qui permet d’augmenter et de réguler la température de l’organisme. Les espèces les plus anciennes, quant à elles, n’ont pas réussi à garder la température optimale. En étudiant ces deux groupes d’espèces selon leur milieu originel, René Quinton conclut que les premières cellules vivantes proviendraient de la mer. 

René Quinton a poussé son raisonnement plus loin en examinant le représentant le plus récent et le plus élevé du règne animal : l’oiseau. A sa surprise, il découvre que ses cellules baignent dans un plasma sanguin qui, au point de vue minéral, est exactement le même que l’eau de mer. Cette identité du milieu intérieur à celle de l’eau de mer sera démontrée par René Quinton qui, après ses expériences, formule « la loi de la constance marine » :

« La vie animale, apparue à l'état de cellule dans les mers, tend à maintenir, pour son haut fonctionnement cellulaire, à travers la série zoologique, les cellules constitutives des organismes dans le milieu marin des origines. »

 

Création du plasma de Quinton

Sur la base de ses théories, René Quinton est persuadé que l’eau de mer contient tous les oligo-éléments nécessaires au corps humain pour lui assurer une vie cellulaire optimale. Il pousse alors ses recherches scientifiques en fixant un programme expérimental avec de l’eau de mer ramenée à l’isotonie organique, c’est-à-dire au taux de concentration des sels minéraux du milieu intérieur. Il ajoute donc cinq parties d’eau distillée pour deux parties d’eau de mer mais il se demande si l’eau distillée ne ferait pas perdre quelques propriétés à l’eau de mer.

Après d’autres expériences, il trouve la solution qui permettra aux œufs d’oursins d’éclore et aux globules blancs de survivre : c’est une eau de source filtrée, « l’eau vivante » comme il l’appelait. Le plasma marin sera donc désormais de l’eau de mer additionnée à de l’eau de source filtrée. Il n'a jamais pensé à ce plasma comme un médicament, mais comme un fluide extra cellulaire, exactement adapté aux besoins des cellules vivantes.

Un des ouvrages les plus connus de René Quinton est « L’eau de mer, milieu organique ». C’est le livre fondateur de la théorie marine, publié en 1904.

 

La fameuse expérience du chien 

C’est en 1897, dans le laboratoire de Marey au Collège de France que René Quinton espère apporter la preuve de ce qu’il avance en présence de Marey et d’autres chercheurs.

Pendant huit heures on injecte à un chien de 10 kg, par voie intraveineuse, une quantité d’eau de mer de 10,4 kg, soit 104 % de son poids, sans inconvénient même mineur, l’élimination rénale étant parfaite.

Par la suite le chien a eu presque tout son sang prélevé par l’artère fémorale et il reste inerte, le réflexe de la cornée de l’œil ayant disparu. On lui injecte de l’eau de mer pendant onze minutes : le réflexe reparaît, le chien revient à la vie, se remet sur pied, le lendemain il trotte dans le laboratoire. Ce chien, rebaptisé « Sodium » mourra 5 ans plus tard, écrasé par un autobus.

La conclusion de René Quinton est sans appel : si le plasma marin a permis une reconstitution rapide du tissu sanguin, c’est qu’il a les mêmes propriétés physiologiques que celui des êtres vivants.

 

Ouverture des dispensaires marins

À la suite du succès de l’expérience précédente, René Quinton décide alors de reconduire l’essai mais sur des sujets humains cette fois. De 1897 à 1904, il commence ses expérimentations dans des hôpitaux parisiens où on lui confie des cas désespérés, notamment un premier malade atteint de la typhoïde (maladie infectieuse et contagieuse, aussi transmise par l’eau et les aliments, entraînant fièvre et troubles digestifs). On lui injecte le plasma de Quinton, et dès le lendemain, le patient se sent déjà mieux et se nourrit avec appétit. Quelques jours plus tard, il est même totalement guéri. Il réitère sur un second cas, un patient suicidaire, qui confirme le succès thérapeutique du premier.

Les expérimentations connaissent du succès à chaque fois : les mourants, contre toute attente, sont sauvés. Ainsi, René Quinton ouvre des dispensaires, dont le premier dispensaire Quinton à Paris en 1907. Il en crée dans presque tous les quartiers de Paris, en province et à l’étranger (Angleterre, Belgique, Egypte, USA...). C’est ainsi que des milliers de vies, notamment d’enfants atteints de maladies infantiles, ont été sauvées au début du XX° siècle.

Un médecin, le docteur Jean JARRICOT, écrira en 1933, évoquant ces débuts de la cure marine : « Rien n’effacera en nous l’inoubliable vision : les mères découvrant sur leurs genoux, désespérées, leurs enfants mourants et Quinton, secret, silencieux, mais les lèvres frémissantes, et versant sur elles toute la pitié, toute l’éblouissante intelligence, toute l’impérieuse certitude dont peut être chargé un regard humain. »

 

Reconstitution de la masse sanguine

L’eau de mer a été employée avec succès chez certains grands blessés ou opérés pour remplacer la masse sanguine et sans problème de compatibilité avec les groupes sanguins. Ces expériences ne font pas stricto sensu partie de la méthode marine, mais elles ont corroboré les expériences initiales de René Quinton. Le Plasma de Quinton est également un adjuvant précieux lors de traitements visant surtout à remonter l’état général du malade (perte d’appétit, perte de poids, nausées…).

 

Le « protocole » de René Quinton

Son protocole est basé sur le fait de récupérer de l’eau de mer dans une zone où l’on trouve des marées importantes ce qui permet d’avoir une richesse naturelle en phytoplancton. Une microfiltration à froid pour pouvoir éliminer les polluants, les microorganismes pathogènes et les impuretés est fortement conseillée.

De plus, le plasma marin doit être conservé dans un récipient neutre qui ne modifiera pas et ne réagira pas avec le produit tel que le verre.

« Notre milieu organique est en osmose avec le milieu marin : l'eau de mer est en sympathie avec chaque infime partie de notre corps. » de René Quinton